lundi 7 mars 2011

Episode 2

Chez Lambert et Eve Niceman, 2011

Lambert s’avança vers la porte d’entrée d’un pas lent. Il était à la fois très heureux de pouvoir enfin exercé sa passion, mais son ventre était noué tant par l’incompréhension que par la déception. Quand il rentra chez lui, Eve était en train de jouer un magnifique morceau de musique.

- Alors, ton entretien ?! Dis-moi que sa à marché !

- Oui, ils m’ont engagé…

- Génial ! Finis les galères ! s’écria Eve en sautant de joie.

Lambert s’assit sur le canapé, les yeux dans le vide. Eve continuait de s’enthousiasmer, et s’arrêta net en voyant la mine dépitée de Lambert.

- Tu pourrais être un peu plus enthousiaste, tout s’est bien passé !

Il ne savait pas s’il devait le lui dire. Elle avait l’air tellement heureuse qu’il ne voulait pas la contrarier, lui retirer cette joie. Mais malheureusement, elle avait déjà deviner qu’il y avait un problème, et s’il se taisait, il aurait encore le droit à un interrogatoire sans fin. Il se décida :

- C’est-à-dire que… que quelque-chose me tracasse…, bredouilla-t-il..

- Je t’écoute.

Elle s’asseyait à côté de lui, le regardant droit dans les yeux. Devant ce regard perçant, Lambert perdit ses moyens : impossible de mentir.

- Voilà, à l’entretien, il y avait la responsable du restaurant, et le chef cuisinier. Je leurs ai préparé une tarte au citron vert…

- Miam, une tarte au citron vert… chuchota Eve, avec le même regard niais que la responsable du restaurant. Euh… Excuses-moi, tu peux reprendre.

- … Donc, une tarte au citron vert, mais sa ne leur à pas plus… Tout du moins, au chef.

Tout d’abord, elle ne répondit pas. Aucune réaction. Après quelques secondes, elle se leva d’un bond, vociférant :

- Il ne sait pas ce qu’il raconte, tu est un excellent cuisinier !

- La responsable à adoré, mais ce qui m’importait vraiment, c’ était l’avis d’un professionnel…

Elle reprit son calme.

- Je comprend, mais ne t’inquiète pas, tu vas en refaire d’autre, des plats, et tu lui montreras tout ton talent ! lui disait-elle tout en lui passant la main dans les cheveux.

- Je ne sais pas… En plus, il était vraiment étrange, il était de très mauvaise humeur, comme s’il avais quelque-chose contre moi, en plus…

Son téléphone se mit à sonner, il s’approcha de la fenêtre et décrocha.

- Allô ? Oui ?

***

Hôpital de Seattle

Lambert sauta de sa voiture et couru aussi vite qu’il le pouvait jusqu’à l’accueil de l’hôpital.

Il bafouilla à la secrétaire :

- Bonjour, Lambert Niceman, on m’a appelé en urgence…

- Oui, il se trouve dans la chambre 1025, 1er étage, il vous attend.

Il se précipita dans la chambre. Un homme d’une cinquantaine d’année se trouvait dans le lit.

- Papa ! s’exclama Lambert.

- Mon fils… Je t’attendais…

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?!

- Encore une crise cardiaque… Assez parlé de moi, as-tu trouvé un travail ?

- Papa ! Tu viens d’avoir un crise cardiaque ! Ce n’est pas rien ! Tu voudrais que je parle du travail ?! s’égosilla-t-il.

- Lambert, je ne veux pas t’embêter avec tout sa…

Il s’assit dans le fauteuil, à côté de son père, et reprit son calme.

- Ne dis pas n’importe quoi. Papa, depuis la mort de maman, tu nous as toujours

fait passé en premier, Cyrielle et moi. Maintenant, tu ferais mieux de penser un peu plus à toi.

- C’était mon devoir, en tant que père. Vous serez toujours mes enfants, je vous ferais toujours passer en premier.

***

Salon de thé « Les Artistes »

Eve et une jeune femme se trouvait au bar. Elles discutaient, ou plutôt son amie discutait toute seul, très vite : une vraie pile électrique :

- […] Et c’est là que Caro et moi on a vu ces super bottes, en soldes en plus ! C’est à ce moment là que j’ai vu ce vendeur super craquants, avec des super cheveux et des super yeux bleus et…, elle s’arrêta net. Eve, qu’est-ce qui vas pas ? D’habitude tu en raffole de mes histoires !

- Non, non, ce n’est rien… Alors, ce vendeur.

- Mouais. Alors le vendeur il était super beau et, avec Caro…, elle s’arrêta une seconde fois. Non mais là je vois bien que sa va pas ! Raconte-moi, je suis quand même ta meilleure amie. En plus c’est tout le temps moi qui parle.

- Mélinda, je sais que tu adore parlé, alors…

Elle hésita un instant, puis reprit :

- C’est juste que le père de Lambert est à l’hôpital, sa m’inquiète. Mais bon, ne parlons plus de sa.

- Si tu veux… Oh, regarde, ton frère ! piailla Mélinda, qu’il est mignon ton frère ! J’adore ton frère ! Il a trop la classe, ton frère ! En plus, il est super gentils !

Un jeune homme venait d’entrer au salon, d’un pas serein.

- Mélinda, au cas où tu aurais oublié, tu est en couple. En plus, Max est très… Je veux dire que… Il enchaîne les aventures sans lendemain.

- Je sais… Mais ça ne veux pas dire que je ne peux plus fantasmer ! Hihi !

Eve fit un signe à son frère, qui, en les voyant vint les rejoindre.

- Comment sa va, les filles ? leur demanda-t-il d’une voix suave, un petit sourire en coin auquel Mélinda ne pouvait résister. De plus en plus belle, à ce que je vois !

- Hihihi ! Et toi, toujours aussi… sexy !

- Eh, les deux, on ne flirt pas ! Et Mélinda, pour la deuxième fois, tu as un copain, il s’appelle …

- Oh, je sais, je sais… grommela-t-elle.

Max leva les yeux aux ciel, puis fit un signe en direction d’un groupe de garçons :

- Je suis avec mes potes, on va se faire un billard, sa vous tente ?

Mélinda ne put s’empêcher de pousse un petit cri de victoire et lui répondit, ne pouvant décrocher les yeux de Max.

- Gé-niale ! Je suis une pro au bil…

- Mélinda, tu te rappelle, on doit allé au…

- Au ?

- Tu sais… chez l’esthéticienne… balbutia Eve.

Eve ne savait pas comment se sortir de son histoire qu’elle avait inventé de toute pièce.

- On en sort !

- Oui, mais j’ai oublié mon rouge à lèvre…

- Tu est sûre ? Je suis persuadé de…

- Je suis sûre ! C’est parti. A plus Max !

- Oui, à plus… Hihihi.

Eve embarqua Mélinda par le poignet et se précipitèrent hors du salon de thé.


***

Saveurs d’Aujourd’hui

Stanley Charter, le chef cuisinier, s’occupait à écrire sur un bout de papier avec entrain, un sourire narquois au coin de la bouche.

- Lambert ! Ici.

En voyant son visage, Lambert su de suite qu’il allait passer un sale quart d’heure. Qu’avait-il fait ? Il n’en avait aucune idée.

- Alors, voilà ce que tu vas faire : vider les poubelles, arroser les plantes, nettoyer la salle…Il récita la liste comme s’il l’avait appris par cœur, avec une certaine énergie dans la voix, et surtout un regard particulièrement moqueur.

Lambert prit son courage à deux mains, il ne voulait pas se laisser faire, mais les sourcils froncés du chef lui firent perdre tous ses moyens et balbutia :

- Excusez-moi, mon… monsieur, mais j’ai été engagé en tant que cuisinier, et…

Ces quelques mots eurent le don de mettre Stanley dans une rage terrible :

- Jusqu’à preuve du contraire, JE donne les ordres ! Si je te dit de vider les poubelles, tu le fais. Un point, c’est tout !

- Mais, je…

- Pas de « mais » ! A moins que tu souhaite être licencié ?!

- Non, monsieur, préféra se soumettre Lambert.

- Donc, au boulot !

Lambert baissa les yeux et se dirigea vers la poubelle puis sortit par la porte de derrière. Il jeta le sac dans la benne quand il reçut un coup de téléphone.

- [...]

- Dîtes-lui de patienter, que je passerais après mon service.


***


2 heures plus tard, Hôpital de Seattle

Lambert se dirigea dans la chambre d’hôpital de son père. Son père avait disparu et une infirmière était en train de refaire le lit.

- Où est-il ? demanda-t-il en s’inquiétant.

Ce n’était pas possible. Son père ne pouvait pas être… mort. Non, il devait passer d’autres examens et…

L’infirmière, voyant l’inquiétude de Lambert, prit une petite voix et répondit :

- Je suis désolé, monsieur, votre père à eu une autre crise cardiaque, celle-ci était... fatale. Toutes mes condoléances.



Fin de l'épisode 2.


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