jeudi 10 mars 2011

Episode 4

Eve n’en croyait pas ses yeux. L’amour de sa vie lui proposait enfin ce dont elle rêvait depuis très longtemps. Elle allait enfin revêtir la robe de mariée qu’elle désirait depuis toujours et épouser Lambert.

- Oui, oui, oui ! s’écria Eve en l’étreignant. Je t’aime tellement.

Le cœur de Lambert battait à tout vitesse.

- Je t’aime aussi.

Il s’embrassèrent, heureux, ne voulant pas que ce instant prenne fin, qu’il dure éternellement.



***

Mélinda rentra tôt du labo cet après-midi là. La porte d’entrée était entrouverte, ce qui l’inquiéta profondément.

Elle se précipita à l’intérieur et appela :

- Chéri ? Chéri ? C’est toi… ?

Aucune réponse. Le stress monta. Elle avança d’un pas incertain vers l’escalier.

- Crrr.

Elle sursauta. « Ouf », se disait-elle, ce n’est que le bois.

- Ch… Chéri ?

Personne ne répondit.

Elle vérifia la chambre, la salle de bain, le bureau… toujours rien. Lorsqu’elle redescendit dans la cuisine, dernière pièce qu’elle n’avait pas regarder, elle aperçut une tête, de dos, qui dépassait du canapé.

- Qui… Qui êtes-vous ?

L’inconnu grommela :

- C’est moi…

Mélinda sentit tout à coup le stress redescendre, et soupira de soulagement.

- C’est toi, chéri… Tu m’as fait une peur bleue !

Il ne répondit pas.

- Tu… tu n’es pas allé travailler ?

- Nan…

Elle s’approcha de lui, ramassant les assiettes qui traînaient au sol.

- Chéri… Je ne te reconnaît plus… Sa va faire maintenant une semaine que tu ne me parles plus, que tu es de mauvaise humeur constamment. Je n’en peux plus…

Il ne répondait toujours pas.

- Chéri… Si tu continu comme sa, je m’en…

- De quoi ? Tu t’en iras ? Bon débarras ! aboya-t-il. Tu peux même partir maintenant !

Mélinda ne sut que répondra. La gorge nouée, elle se leva, puis partit, sans un mot. Elle s’assit dans sa voiture, et éclata en sanglots.



***

Max alluma la télévision. Il avait passé une journée exténuante. Il se laissa tomber dans le canapé, quand, tout-à-coup , la sonnette retentit. Il leva les yeux aux ciel, se disant à lui-même :

- C’est qui, encore ?

Il ouvrit la porte et découvrit Mélinda, en pleur. Elle ne lui laissa pas le temps de dire un mot et l’embrassa sauvagement. Au bout de quelques secondes, Max, confus, lui demanda :

- Tu… qu’est-ce qu’il se passe ? Tu n’es pas en co…

- Chut, lui coupa la parole Mélinda, tout en se rapprochant et l’embrassant de nouveau.

***

Lambert ouvrit la porte de la cuisine du restaurant, affichant un sourire parfait. Une collègue à lui se dirigea vers lui et lança :

- Eh bah tiens, t’en passe une bonne journée, toi. Enfin, y’a pas à se plaindre, le chef n’est pas venu ici depuis deux jours, mais quand même…

- Quoi ? Le chef n’a p…

- Eh ouais, tu dois être encore plus heureux, toi, vu qu’il te détestait tellement !

Lambert resta ébahit. Il n’allait pas supporter la mauvaise humeur de Stanley et allait enfin pouvoir cuisiner ! Terminé, la vaisselle sale !

Mais où pouvait bien être passé la chef, il était pourtant là tous les jours…

***

Eve et Mélinda parcourait les longues allées du magasin de robes de mariées, se croyant dans un rêve.

- Eve, Eve ! Regardes celle-ci ! Et là ! Et puis aussi… Elles sont toutes belles…

- Quand je pense que dans pas longtemps je serais dans l’une d’entre elles…

- Arrête, je suis jalouse ! Moi aussi je veux me marier…

- Peut-être que dans pas longtemps, tu le seras aussi…

Mélinda perdit alors son sourire, toute sa bonne humeur partit en fumée. Elle regardait ailleurs.

- Je pense pas…

- Pourquoi tu dis ça ? Vous…

- Eve, écoute. J’ai…

Eve la fixait, se demandant ce qu’elle était sur le point de découvrir.

- Rien de grave, j’espère !

- Non, non. Voilà, j’ai couché avec Max…

- Oh… Mais, tu as trompé …

- Oui, je sais, je me sens assez mal comme sa ! Je ne suis plus heureuse avec lui ! Ce n’est plus comme avant, il me délaisse totalement…

- Mais avec Max, c’est sérieux ?

Mélinda attendit un moment avant de répondre.

- Je sais pas… Je vraiment l’impression que quelque-chose se passe entre nous… Eve !

- Quoi ?!

- Regarde cette robe ! Elle est magnifique ! Vas l’essayer tout de suite ! Allez, hop !

- T’as vraiment le don de changer de sujet, toi, plaisanta Eve.

Cette dernière prit la robe et se dirigea vers la cabine d’essayage. Quand elle ressorti, Elle surprit Mélinda en robe de mariée.

- J’en avais tellement envie ! Je crois que je vais me mettre à pleurer !

- Mais non, allez, viens.

Les deux femmes montèrent sur une estrade et se contemplèrent dans le miroir.

- Ce qu’on est belles, en mariée… lança Mélinda.

***

Eve rentra du magasin et rejoignit Lambert à l’appartement, qui était en train de cuisiner.

- Comment vas ma future femme, Eve Mersy Niceman ?

- Oh, je vais très bien mon cher futur mari. Je suis allé chercher ma robe de mariée avec Mélinda…

Lambert voulu parler mais elle lui coupa la parole :

- Et non, tu ne la verras pas, tu attendras le mariage. Et toi, bonne journée ? Il t’en a encore fait voir de toutes les couleurs, ton chef ?

- Eh bien, figures-toi que non, il n’était pas ! J’ai pu cuisiner, j’ai même reçu des compliments !

- Je suis fière de toi ! lui dit Eve en l’embrassant.

- J’ai également reçu un coup de téléphone, de la part du notaire, à propos de l’héritage… Cyrielle a hérité de notre ancienne maison de vacance, en montagne, et moi, je veux dire nous, la maison familiale.

- Qu’est-ce que tu compte en faire ?

- J’attendais de te voir, pour t’en parler.

- Lambert… C’est ton père, c’est toi qui en a hérité, je ne veux pas t’influencer…

- J’étais sûr que tu allais me répondra ça. J’ai donc eu une idée : On vend l’appartement et on va habiter dans la maison ! C’est a deux pas d’ici, on aura beaucoup plus de place, il y a cinq chambre, on aura largement de la place pour nos futurs enfants.

- Des enfants ? Tu y as pensé ?

- Bien sûr ! Pas toi ?

- Moi aussi ! Sa fait si longtemps que j’y pense !

- Je t’aime tellement, Eve…

- Moi aussi… Viens là que je t’embrasse !

***

Mélinda sortit de la voiture et ouvrit la porte. Elle était très angoissée. L’entrée était noire, sombre, et découvrit son petit-ami, sur son 31, au milieu de la salle à manger, devant un somptueux dîner aux chandelles. Il l’attendait.

- Chéri…

- Ne dis rien, viens t’assoir.

- Stanley, j’ai quelque chose à te dire.

Fin de l’épisode 4.

mardi 8 mars 2011

Episode 3

C’était une nuit très claire. Lambert ne pu trouver le sommeil, il se tournait, se retournait dans tous les sens. Il se leva pour aller chercher une pomme, son pêché mignon, puis retourna dans son lit. Eve, quand à elle, dormait à poings fermés, mais se réveilla quelques instants, par le remue-ménage que faisait Lambert.

- Lambert… Il est 2h30 du matin…

- Je sais, excuse-moi, lui dit-il en chuchotant. C’est que je n’arrive pas à trouver le sommeil. Je pense à mon père…



Elle se rehaussa pour se mettre à sa hauteur.

- Je comprend… enfin, non, je n’ai jamais été dans cette situation… enfin j’espère pas ! Euh, excuses-moi, je veux dire… tu sais, quand je commence à parler, je ne m’arrête pas, je dis n’importe quoi, et tu sais, je suis un peu nulle en réconfort… Oh, je ne t’aide pas du tout, là… sache que je t’aime et que je te soutiens au maximum !

Elle essayait de se rattraper au mieux qu’elle pouvait. C’est vrai qu’en matière de réconfort, elle ne savait pas trop y faire, mais cela amusais Lambert, et c’était ce dont il avait besoin.

- Je sais, c’est gentils…

Il se retourna pour essayer de trouver le sommeil.

- Je suis une catastrophe ambulante, se disait Eve à elle-même.

- T’inquiète pas, lui dit Lambert.

- Hein ?

- Tu me soutiens à ta manière, et je t’aime comme sa.

***



Max, le frère d’Eve, et un ami à lui s’étaient assis au bar Les Artistes.

- Haha , t’aurais vu sa tête ! s’exclama Max.

- C’est clair ! Ah, excuses-moi, un appel de Lise.



Il sorti devant la vitrine, laissant Max seul à table. Ce dernier ne pu s’empêcher de remarquer Mélinda, la meilleure amie de sa sœur, était au comptoir. Quand elle le remarqua, elle lui fit un petit clin d’œil que ne le laissa pas indifférents. Il la trouvait si belle. Elle lui fit signe de la rejoindre, ce qu’il ne tardait pas à faire.

- Salut Maxou ! Hihihi !

- On ne m’avais pas appelé comme sa depuis le primaire, plaisanta-t-il.

- Je trouve sa super mignon ! Un peu comme toi…

- Si tu le dis…

Elle le regardait d’un air malicieux. Une véritable alchimie passait entre ces deux-la.

- Alors Maxou, qu’est-ce que tu fais ici ? Hihi.

- Je suis avec un collègue de travail…

- De travail ? Qu’est-ce que tu fais donc de beau, dans la vie ?

- Si je te disais que j’étais astronaute, tu me croirais ?

- Je crois tout ce que tu me dit mon Maxou, Hihi !

- C’est dommage, je le suis pas. Je fais des études en médecine.

- Médecine ? J’adore les jeunes médecins… Hihi !

- C’est vrai ? Et toi, tu fais quoi ? Mannequin, ou… Non, mannequin, sa t’irais très bien.



- Hihi, c’est vrai ? Tu le penses vraiment ?

- Bien sûr !

Ils se dévisageaient, ne pouvaient regarder ailleurs.

- Eh bien… Oui, c’est vrai. Hihi ! Je suis mannequin !

- Bon, Mélinda, je vais rejoindre mon ami, à un de ces quatre !

- A un de ces quatre… Hihi…, bafouilla-t-elle en le suivant du regard.



Max rejoignait son ami à la table.

- Alors George, lui dit-il, qu’est-ce qu’il se passe.

- C’est Lise, elle avait un problème avec la télé ou je ne sais quoi.

- Sa va faire combien de temps que vous sortez ensemble, un bon moment, non ?

- Eh bien, sa va faire 2 ans.

Il le regarda avec de grands yeux.

- 2 ans ! Je crois que ma relation la plus longue est de… Une semaine, dit-il en plaisantant.

- Max, c’est pas très sérieux tout sa ! Tu sais, il va…

- Non, non, excuses-moi, c’est une semaine et demi !

- C’est pas plus glorieux ! Bref, tu devr…

- Ah non, je crois bien que c’était une semaine…

- Max, je parle sérieusement ! Il va bien falloir que tu te case, pas forcément pour toujours, mais si tu continu comme sa, tu n’auras jamais de relation sérieuse ! Et tu t’en rendras compte trop tard.

Max reprit son sérieux et baissa les yeux.

- Je sais… Mais je suis pas fait pour ces choses-là…

- Je sais que tu peux le faire. Tiens, j’ai une idée, je vais être ton coach !

- Tu plaisantes, non ?

- Je suis tout ce qu’il y a de plus sérieux ! Ton coach de relation à longue durée ! Tu va te trouver une fille, tu sors avec, et se tu reste, disons… plus d’une semaine, pour commencer, et si tu le fais, je paye notre samedi pizzas tous les soirs !

- J’aime les pizzas…

- C’est pour sa que tu vas accepter le pacte, ok Max ?

- Même la pizza végétarienne ?

George leva les yeux au ciel.

- Oui, même la pizza végétarienne.

- Alors j’accepte !

Ils se tapèrent dans la main énergiquement.


***



Stanley se leva du pied gauche, ce matin-la. Comme tous les matins. Il prit la direction de sa voiture pour aller au travail quand il reçut un coup de téléphone. Il soupira, puis répondit d’un ton las :

- Oui ? Je… Non, non, je le connaissais à peine, ce n’est pas mon problème !

Il raccrocha, son humeur encore plus mauvaise que quelques secondes auparavant.

***



La sonnette retentit. Eve se dirigea vers la porte d’entrée pour laisser son frère entrer.

- Max ! Tu en as mis du temps ! Tu as encore oublier ta veste à la maison. Je ne compte même plus combien de fois s’a t’es arrivé. Bref, elle est dans le salon.

Quand il récupéra sa veste, une photo d’Eve et Mélinda accrocha tout son regard. Comment avait-il fait pour ne pas la voir plus tôt ?

- Elle est récente, cette photo, non ?

- Non, sa fait environ un an, mais, tête en l’air comme tu es, sa ne m’étonne même pas, lui répondit-elle en levant les yeux au ciel.

- Mélinda, tu sais si… je lui plaît ?

- Alors sa, oui ! Mais, écoute, elle est en couple, et…

Ses yeux affichait une grande déception.

- Je sais…

Elle s’approcha de son frère pour le réconforter.

- Max, tu vas t’en trouver une autre, de ce côté-là, il n’y a aucun doute, tu as autant de conquêtes que Lambert à de recettes de cuisine. Et je peux te le certifier, il y en a un paquet !

- Oui, mais… Bon, c’est pas grave. Tu sais si elle aurait des copines mannequins à me présenter ?

- Mannequin ? Manne…



Elle se prit d’un énorme fou rire, elle en pleurait presque ! Max essaya de comprendre ce qu’il avait dit de drôle. Elle n’arrivait plus à s’arrêter, elle rigolait, rigolait… Quand enfin elle put se remettre à parler, elle lui lança, la larme à l’œil :

- Mélinda, elle n’est pas mannequin ! Elle est scientifique !

Il la regarda avec de grands yeux. Il ne su que répondre tant cette nouvelle le surprenait.

- Mais… Scientifique ?

- Oui ! Dès qu’elle parle de son métier, personne ne la croît ! C’est pour sa qu’elle ne le dit plus.

- Mais elle est si…

- Superficielle ? Tu l’as dit ! Mais je l’aime comme ça. Si tu veux mon avis, c’est dans ces situations-là qu’on se rend compte qu’il ne faut pas se fier toujours aux apparences ! Tiens, elle regarda sa montre, je croît qu’elle a bientôt finit, tu veux qu’on aille la chercher au boulot ?

- C’est parti !

***

Laboratoire

Mélinda se dirigea d'un pas déterminé vers sa secrétaire, les sourcils froncés.

- Karen ! Combien de fois vous ais-je déjà dit de ne pas classer ces papiers par ordre alphabétique mais par ordre chronologique !

- Je…, répondit la prénommée Karen timidement.

Mélinda se retourna et reconnut Eve et Max.

- Eve, que… balbutia-t-elle.

- Qu’est-ce que tu fait ici ? Tu vas rater ta séance photo ! S’exclama Eve avec un petit ton moqueur.

- Très drôle. Max…

- C’est pas grave, tu sais, et puis, la blouse de scientifique a quelque-chose de sexy…

- Hihi…

Eve reprit son sérieux et les sépara, voyant qu’ils commençaient à se rapprocher.

- Eh ! Qu’est-ce que je vous ai déjà dit, vous deux !



Ils ne l’écoutaient plus, perdu dans leurs regards, ils semblaient avoir oublier que le monde extérieur continuait d’exister. Ils ne réalisèrent même pas qu’Eve essayait d’attirer leur attention en sautillant au milieu des deux. Enfin, quelques secondes plus tard, Max grommela :

- Quoi, Mélinda ?

- Je suis là ! Allez, Max, on y va ! Mélinda, on se voit tout à l’heure ! Bisous, bisous !

Elle commença à partir, croyant Max sur ses talons, mais ils se dévisageaient encore. Elle agrippa Max par le bras et s’en allèrent enfin. Eve croyait revivre la même scène du bar de la veille, dans la situation inverse.


***


Lambert attendait impatiemment. Quand allait-elle arriver ? Il était assis sur le canapé, ne sachant comment s’occuper. La pendule tournait. Enfin, la porte s’ouvrit pour laisser place à Eve.

- Lambert ? Ah, tu es là ! Je croît qu’il se passe vraiment quelque chose entre Max et Mélinda ! Ces deux-la sont insupportable ! lui dit-elle avec un sourire.

Il ne l’écoutait pas, perdu dans ses pensées. Puis, il la regarda dans les yeux.

- Eve, j’ai passé une horrible journée. Je n’ai fait que penser à mon père. Il va sérieusement me manquer, commença-t-il d’une voix cérémonieuse. En vie, mon père m’a toujours supporté, m’a toujours apporté réconfort. Après l’enterrement de ma mère, il est venu vers moi, et m’a dit que ma mère aurait préféré me voir heureux plutôt que de pleurer de chagrin. C’est exactement ce que je compte faire. Ce qui me rend heureux, c’est de savoir que je t’aime. Je veux profiter de chaque instants à tes côtés, et ce, jusqu’à la fin de ma vie. Eve, il se mit à genoux, veux-tu m’épouser ?



Fin de l’épisode 3.

lundi 7 mars 2011

Episode 2

Chez Lambert et Eve Niceman, 2011

Lambert s’avança vers la porte d’entrée d’un pas lent. Il était à la fois très heureux de pouvoir enfin exercé sa passion, mais son ventre était noué tant par l’incompréhension que par la déception. Quand il rentra chez lui, Eve était en train de jouer un magnifique morceau de musique.

- Alors, ton entretien ?! Dis-moi que sa à marché !

- Oui, ils m’ont engagé…

- Génial ! Finis les galères ! s’écria Eve en sautant de joie.

Lambert s’assit sur le canapé, les yeux dans le vide. Eve continuait de s’enthousiasmer, et s’arrêta net en voyant la mine dépitée de Lambert.

- Tu pourrais être un peu plus enthousiaste, tout s’est bien passé !

Il ne savait pas s’il devait le lui dire. Elle avait l’air tellement heureuse qu’il ne voulait pas la contrarier, lui retirer cette joie. Mais malheureusement, elle avait déjà deviner qu’il y avait un problème, et s’il se taisait, il aurait encore le droit à un interrogatoire sans fin. Il se décida :

- C’est-à-dire que… que quelque-chose me tracasse…, bredouilla-t-il..

- Je t’écoute.

Elle s’asseyait à côté de lui, le regardant droit dans les yeux. Devant ce regard perçant, Lambert perdit ses moyens : impossible de mentir.

- Voilà, à l’entretien, il y avait la responsable du restaurant, et le chef cuisinier. Je leurs ai préparé une tarte au citron vert…

- Miam, une tarte au citron vert… chuchota Eve, avec le même regard niais que la responsable du restaurant. Euh… Excuses-moi, tu peux reprendre.

- … Donc, une tarte au citron vert, mais sa ne leur à pas plus… Tout du moins, au chef.

Tout d’abord, elle ne répondit pas. Aucune réaction. Après quelques secondes, elle se leva d’un bond, vociférant :

- Il ne sait pas ce qu’il raconte, tu est un excellent cuisinier !

- La responsable à adoré, mais ce qui m’importait vraiment, c’ était l’avis d’un professionnel…

Elle reprit son calme.

- Je comprend, mais ne t’inquiète pas, tu vas en refaire d’autre, des plats, et tu lui montreras tout ton talent ! lui disait-elle tout en lui passant la main dans les cheveux.

- Je ne sais pas… En plus, il était vraiment étrange, il était de très mauvaise humeur, comme s’il avais quelque-chose contre moi, en plus…

Son téléphone se mit à sonner, il s’approcha de la fenêtre et décrocha.

- Allô ? Oui ?

***

Hôpital de Seattle

Lambert sauta de sa voiture et couru aussi vite qu’il le pouvait jusqu’à l’accueil de l’hôpital.

Il bafouilla à la secrétaire :

- Bonjour, Lambert Niceman, on m’a appelé en urgence…

- Oui, il se trouve dans la chambre 1025, 1er étage, il vous attend.

Il se précipita dans la chambre. Un homme d’une cinquantaine d’année se trouvait dans le lit.

- Papa ! s’exclama Lambert.

- Mon fils… Je t’attendais…

- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?!

- Encore une crise cardiaque… Assez parlé de moi, as-tu trouvé un travail ?

- Papa ! Tu viens d’avoir un crise cardiaque ! Ce n’est pas rien ! Tu voudrais que je parle du travail ?! s’égosilla-t-il.

- Lambert, je ne veux pas t’embêter avec tout sa…

Il s’assit dans le fauteuil, à côté de son père, et reprit son calme.

- Ne dis pas n’importe quoi. Papa, depuis la mort de maman, tu nous as toujours

fait passé en premier, Cyrielle et moi. Maintenant, tu ferais mieux de penser un peu plus à toi.

- C’était mon devoir, en tant que père. Vous serez toujours mes enfants, je vous ferais toujours passer en premier.

***

Salon de thé « Les Artistes »

Eve et une jeune femme se trouvait au bar. Elles discutaient, ou plutôt son amie discutait toute seul, très vite : une vraie pile électrique :

- […] Et c’est là que Caro et moi on a vu ces super bottes, en soldes en plus ! C’est à ce moment là que j’ai vu ce vendeur super craquants, avec des super cheveux et des super yeux bleus et…, elle s’arrêta net. Eve, qu’est-ce qui vas pas ? D’habitude tu en raffole de mes histoires !

- Non, non, ce n’est rien… Alors, ce vendeur.

- Mouais. Alors le vendeur il était super beau et, avec Caro…, elle s’arrêta une seconde fois. Non mais là je vois bien que sa va pas ! Raconte-moi, je suis quand même ta meilleure amie. En plus c’est tout le temps moi qui parle.

- Mélinda, je sais que tu adore parlé, alors…

Elle hésita un instant, puis reprit :

- C’est juste que le père de Lambert est à l’hôpital, sa m’inquiète. Mais bon, ne parlons plus de sa.

- Si tu veux… Oh, regarde, ton frère ! piailla Mélinda, qu’il est mignon ton frère ! J’adore ton frère ! Il a trop la classe, ton frère ! En plus, il est super gentils !

Un jeune homme venait d’entrer au salon, d’un pas serein.

- Mélinda, au cas où tu aurais oublié, tu est en couple. En plus, Max est très… Je veux dire que… Il enchaîne les aventures sans lendemain.

- Je sais… Mais ça ne veux pas dire que je ne peux plus fantasmer ! Hihi !

Eve fit un signe à son frère, qui, en les voyant vint les rejoindre.

- Comment sa va, les filles ? leur demanda-t-il d’une voix suave, un petit sourire en coin auquel Mélinda ne pouvait résister. De plus en plus belle, à ce que je vois !

- Hihihi ! Et toi, toujours aussi… sexy !

- Eh, les deux, on ne flirt pas ! Et Mélinda, pour la deuxième fois, tu as un copain, il s’appelle …

- Oh, je sais, je sais… grommela-t-elle.

Max leva les yeux aux ciel, puis fit un signe en direction d’un groupe de garçons :

- Je suis avec mes potes, on va se faire un billard, sa vous tente ?

Mélinda ne put s’empêcher de pousse un petit cri de victoire et lui répondit, ne pouvant décrocher les yeux de Max.

- Gé-niale ! Je suis une pro au bil…

- Mélinda, tu te rappelle, on doit allé au…

- Au ?

- Tu sais… chez l’esthéticienne… balbutia Eve.

Eve ne savait pas comment se sortir de son histoire qu’elle avait inventé de toute pièce.

- On en sort !

- Oui, mais j’ai oublié mon rouge à lèvre…

- Tu est sûre ? Je suis persuadé de…

- Je suis sûre ! C’est parti. A plus Max !

- Oui, à plus… Hihihi.

Eve embarqua Mélinda par le poignet et se précipitèrent hors du salon de thé.


***

Saveurs d’Aujourd’hui

Stanley Charter, le chef cuisinier, s’occupait à écrire sur un bout de papier avec entrain, un sourire narquois au coin de la bouche.

- Lambert ! Ici.

En voyant son visage, Lambert su de suite qu’il allait passer un sale quart d’heure. Qu’avait-il fait ? Il n’en avait aucune idée.

- Alors, voilà ce que tu vas faire : vider les poubelles, arroser les plantes, nettoyer la salle…Il récita la liste comme s’il l’avait appris par cœur, avec une certaine énergie dans la voix, et surtout un regard particulièrement moqueur.

Lambert prit son courage à deux mains, il ne voulait pas se laisser faire, mais les sourcils froncés du chef lui firent perdre tous ses moyens et balbutia :

- Excusez-moi, mon… monsieur, mais j’ai été engagé en tant que cuisinier, et…

Ces quelques mots eurent le don de mettre Stanley dans une rage terrible :

- Jusqu’à preuve du contraire, JE donne les ordres ! Si je te dit de vider les poubelles, tu le fais. Un point, c’est tout !

- Mais, je…

- Pas de « mais » ! A moins que tu souhaite être licencié ?!

- Non, monsieur, préféra se soumettre Lambert.

- Donc, au boulot !

Lambert baissa les yeux et se dirigea vers la poubelle puis sortit par la porte de derrière. Il jeta le sac dans la benne quand il reçut un coup de téléphone.

- [...]

- Dîtes-lui de patienter, que je passerais après mon service.


***


2 heures plus tard, Hôpital de Seattle

Lambert se dirigea dans la chambre d’hôpital de son père. Son père avait disparu et une infirmière était en train de refaire le lit.

- Où est-il ? demanda-t-il en s’inquiétant.

Ce n’était pas possible. Son père ne pouvait pas être… mort. Non, il devait passer d’autres examens et…

L’infirmière, voyant l’inquiétude de Lambert, prit une petite voix et répondit :

- Je suis désolé, monsieur, votre père à eu une autre crise cardiaque, celle-ci était... fatale. Toutes mes condoléances.



Fin de l'épisode 2.